Séminaire à Plan D’Aupts et Etat d’urgence

  • Publication publiée :2 mai 2016
  • Post category:Séminaires

Au début de printemps, les gens de l’est comme moi regardent vers les séminaires du Sud, histoire de sentir l’approche de l’été. Tous les ans , je vais au Plan d’Aupts, car l’accueil y est sympathique.  Cette année, je suis parti dès le vendredi, histoire de visiter un peu la ville avec Paul. Paul est un natif de Marseille (il va même me montrer son école maternelle).

P4305626Pour le logement, j’ai pris un Appart hôtel près de la Gare St Charles. Je vous recommande cette formule à 70€, car la chambre est grande, avec une petite cuisine (Frigo, plaque, micro-onde, lave-vaisselle) et on est à un quart d’heure à pied du vieux port. Paul est venu m’y chercher et nous avons fait un très grand tour en passant de la porte d’Aix au Vieux-Port, le fort St Jean et le très caractéristique MUCEM avec ses murs en béton style Moucharabié, un tour ensuite dans le vieux panier et les bâtiments de l’architecte Pierre Puget qui fut célébré au XVIIIe et XIXe siècle comme « le Michel-Ange de la France ». Le soir, Paul m’a reçu chez lui, pour un apéritif dinatoire orienté sur la  Grèce et la Corse.

Le samedi matin, nous sommes montés en voiture au Plan d’Aupts pour théoriquement une heure de route en lacets, mais nous n’avions pas prévu que David, un anglais à qui nous avions promis de faire le transport entre son hôtel et le dojo, se soit dirigé vers le grand escalier alors que nous le cherchions dans son hôtel. Malgré un retard de plus d’une demi-heure, nous sommes bien arrivé à temps,  car Gabi, en tant que chauffeur de Sensei Yoshigasaki, avait un peu négligé l’horaire. Sensei, toujours très philosophe, lui a simplement fait remarqué que le Maitre n’était jamais en retard ; Ce sont les élèves qui sont en avance.

 

P4305623Pour la chaleur, à Plan d’Aupts, c’était un peu raté à cause la fraîcheur de l’endroit, du l’altitude (650m) et du Mistral. Le système de chauffage était défectueux et les douches froides. Sensei a rappelé que notre corps maintient en priorité la température de nos viscères, et que le froid ressenti sur nos membres allaient s’estomper. L’échauffement a été vif et bien appliqué.

 

Ce séminaire n’avait pas d’examen. Nous avons travaillés essentiellement sur  Kata dori, Katate dori, yokomen, Bokken dori et Sensei P4305549nous a beaucoup parlé. Sensei a rappelé que le dojo est un endroit de confort pour l’étude. Le but n’est pas de faire chuter son partenaire, comme on le voit trop souvent dans beaucoup de sports de combats. Uké peut adapter sa propre chute simplement en descendant au sol. Dans la vie réelle, l’Aikido ne vous servira à rien si vous voulez faire chuter à tout prix….et en plus, votre adversaire ne chutera que rarement.

Un élève demanda à son maître pourquoi il pouvait se relever et attaquer à nouveau. Le maître répondit : Parce que je peux faire plus fort et tu ne te relèveras plus !. Sensei nous dit que ce Maitre n’a rien compris. Il faut éviter d’abord le conflit et changer l’esprit de l’attaquant. Seul le changement de son esprit est Aikido. Appliquer une technique contraignante et douloureuse n’apportera que des ennuis. Aujourd’hui une bonne technique du Dojo appliquée dans la vie réelle ne pourra qu’amplifier la rivalité. Sensei nous a ensuite démontré les gestes et attitudes pour éviter les conflits. Une technique simple consiste par exemple sur une attaque frontale à entrer dans l’attaque tête baissée, l’éviter et déguerpir  dans le dos de l’adversaire. Cela désamorcera l’attaque plus surement que de se retourner et fuir. (voir notre vidéo dans Membre sur le site – Me demander un accès).

 

P4305550Sensei a rappelé que nous devions travailler avec notre imagination. La technique appliquée dans le monde occidentale est basée sur des points. Cela est du à nos mathématiques et la géométrie telle qu’enseignée par les grecs (toujours eux !). La vie réelle est constituée de multitudes de lignes. Notre passé est constitué de lignes  de souvenirs dans le temps, mais à partir de l’instant présent, c’est notre imagination qui va travailler.  La méditation, la philosophie,  la conduite de notre vie professionnelle nous donnent à réfléchir sur la journée, le mois, l’année. L’aikido consiste à travailler sur un avenir d’une seconde. Ce travail à la seconde nous apporte de la confiance dans notre futur.

 

Nos repas se sont déroulés au bistro du village et l’Hotel des Cèdres, endroit choisi par Yvette et Bernard, accompagné par Govert ( qui viens d’avoir sa nationalité Suisse; ce qui fait que  si l’U.E. part en guerre contre la Suisse, il ne sera pas expulsé). Remercions le Patron pour le Champagne offert.

 

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Chateau d’IF

Bien fatigué, le dimanche après-midi, Paul a  raccompagné David à sa Navette pour l’Aéroport, puis est revenu me prendre à l’hôtel pour aller manifester devant l’Archevêché (Commissariat de police de Marseille).  Nous étions le 1er Mai à Marseille. De Belfort, je n’imaginais pas la situation que provoque l’Etat d’Urgence. J’ai découvert un véritable Etat policier dans Marseille et comprend le pourquoi de tant d’arrestations lors des manifestations contre la Loi sur le Code du Travail. Les flics arrêtent pour n’importent quoi.  Nous avons manifesté ce dimanche soir pour qu’on libère Lundi matin un syndicaliste qui avait 2 petits cailloux ramassés sur la plage que ses enfants lui avaient mis dans le poche, un bricoleur qui avait un petit tournevis dans son bleu, et un bouliste qui voulait rentrer chez lui en traversant la manifestation. Le pôvre !!! Il transportait ses boules et une  Coupe gagnée le matin même.

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Le soir, Paul m’a emmené à L’entrecôte,  bonne adresse sur  le Vieux-Port, occasion d’y croiser l’ancien ministre de l’intérieur Pierre SardineJoxe. Le Lundi, Paul m’a emmené à la Pointe rouge, occasion de prendre le bateau qui passe au large du fameux  Château d’If d’où s’évada le Compte de Monte-Christo.

Nous avons déjeuné les pieds sur la plage dans un sympathique restaurant corse qui proposait d’excellentes sardines grillées et offrait l’alcool de Myrthe.

Nous y’avons eut une pensée émue pour Sensei qui était déjà dans son avion de retour à Bruxelles.